L’identité ARAM

Le Rav Léon Askenazi זצ »ל , Manitou, Nous a enseigné à décrypter bien des messages discrets mais manifestes dans la lettre de l’Ecriture. L’un des plus célèbres concerne le fait que les descendants d’Ever, les Hébreux, demeuraient en Eretz Israël avant les Cananéens qui, en fait, étaient des envahisseurs.

Lorsqu’Avram quitte Haran, il se met en chemin directement vers la Terre d’Israël alors qu’il n’a reçu aucun commandement spécifique de s’y rendre. C’est qu’à Ur-Casdim, la famille de Terah était en réalité en situation de Diaspora s’occupant à fabriquer les concepts-idoles de la civilisation du temps, à l’instar des « intellectuels juifs » de l’exil de tous les temps.

D’autre part, quand Joseph se présente devant Pharaon, deux générations plus tard, il déclare: « J’ai été dérobé du Pays des Hébreux… »  et Pharaon comprend parfaitement, alors que selon le récit biblique, seule une famille a parcouru le Pays et s’y est maintenue à grand-peine! C’est donc qu’à cette époque tout le monde savait que: » le Cananéen était alors dans le Pays », mais qu’il s’agit bien du Pays des Hébreux.

Lorsque Isaac envoie son serviteur chercher une femme pour son fils, il lui enjoint de la trouver « dans sa famille » chez Laban l’Araméen. Qui étaient donc ces Araméens qui faisaient partie de la famille des Hébreux?

Ils étaient une diaspora hébraïque perdue, cristallisée dans l’exil et qui refusait d’en sortir. Mais, non contents de refuser la vocation hébraïque, les Araméens en devenaient les pires ennemis, comme le souligne la Haggada de Pessah.

Il est temps de tirer des leçons de ces récits pour notre temps lorsque, sous nos yeux, la Communauté juive des USA que nous avons cru longtemps puissante et attachée à l’identité d’Israël s’éloigne  massivement et à grand pas du soutien à l’Etat juif souverain. Près de soixante-dix ans après la résurgence de la souveraineté juive dans son pays, lui tourner le dos par bien des aspects, comme le soutien insane à Obama, contempteur d’Israël, lors de sa seconde campagne, comme la tentative de faire capoter la nomination d’un ambassadeur des USA en Israël jugé « trop à droite », met en lumière un éloignement identitaire de nombreux Juifs américains.

Même s’il ne faut pas généraliser et que le phénomène est peut-être réversible, les signes sont trop nombreux pour être passés sous silence. Ces signes ne concernent d’ailleurs pas seulement la Diaspora américaine mais aussi traduisent bien des comportements  de larges secteurs des Juifs européens, de plus en plus timorés face aux politiques anti-israéliennes de leurs gouvernements et surtout des Institutions européennes.

La montée de l’antisémitisme partout en Occident met les grandes Diasporas juives au pied du mur: ou choisir le Retour à leurs racines juives en ralliant l’Etat d’Israël ou accepter non seulement l’altération de leur identité mais à terme l’insensible et périlleuse métamorphose en ennemis d’Israël. C’est peut-être bien là ce que la Bible veut nous dire, à demi-mot, à travers l’identité « ARAM ».

Léon ROZENBAUM

 

One Response to L’identité ARAM

  1. Ingrid Israël-Anderhuber dit :

    A Léon Rozenbaum.

    Vous dites : « Lorsqu’Avram quitte Haran, il se met en chemin directement vers la Terre d’Israël alors qu’il n’a reçu aucun commandement spécifique de s’y rendre. C’est qu’à Ur-Casdim, la famille de Terah était en réalité en situation de Diaspora s’occupant à fabriquer les concepts-idoles de la civilisation du temps, à l’instar des « intellectuels juifs » de l’exil de tous les temps. »

    Or, lorsqu’Abram a quitté Harân, le commandement spécifique divin d’aller non pas vers la Terre d’Israël (en effet, terme impropre car Jacob-ISRAËL, dont cette terre a tiré son nom par la suite, n’était pas encore né) mais au « PAYS DE CANAAN» avait déjà été donné lorsqu’il était encore à Our-des-Chaléens, pays de sa naissance, pays de son origine. En effet, voici ce que disent les Ecritures (LA TORAH) en Genèse 11, 31 :
    « Térah prit son fils Abram, son petit-fils Loth, fils d’Harân et sa belle-fille Saraï, femme de son fils Abram. ILS SORTIRENT ENSEMBLE D’OUR-DES-CHALDEENS pour se rendre au PAYS DE CANAAN. Ils arrivèrent à Harân et ils y habitèrent…. »
    Donc la famille s’était déjà mise en marche depuis Our-des-Chaldéens pour aller vers la Terre Promise, à cette époque « PAYS DE CANAAN ». Harân n’était qu’une station sur le trajet où la famille s’était attardée. Après la mort de Térah, père d’Abram, Dieu parle à Abram : (Genèse 12, 1 à 5 )
    « Va-t’en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père VERS LE PAYS QUE JE TE MONTRERAI… Abram partit, comme l’Eternel le lui avait dit, et Loth partit avec lui. Abram était âgé de 75 ans lorsqu’il sortit de HARÂN. Abram prit sa femme Saraï et son neveau Loth, avec tous les biens qu’ils possédaient et le personnel qu’ils avaient acquis à HARÂN. Ils sortirent pour se rendre dans LE PAYS DE CANAAN. Ils arrivèrent donc au PAYS DE CANAAN…. »
    Ici Dieu, en s’adressant à Abram, emploie les termes de « ton pays », « ta patrie ». Ce qui signifie que la famille, à cet endroit, n’était pas « en situation de Diaspora » mais bien des « INDIGENES », ou « AUTOCHTONES » de ces contrées.

    DONC LA TERRE PROMISE ETAIT BIEN D’ABORD LE PAYS DE CANAAN AVANT DE DEVENIR « TERRE D’ISRAËL ». CE SONT LES CANAANEENS QUI ONT OCCUPE LE PAYS AVANT LES ISRAELITES.

    Vous dites encore : « Lorsque Isaac envoie son serviteur chercher une femme pour son fils, il lui enjoint de la trouver « dans sa famille » chez Laban l’Araméen. Qui étaient donc ces Araméens qui faisaient partie de la famille des Hébreux ? Ils étaient une diaspora hébraïque perdue, cristallisée dans l’exil et qui refusait d’en sortir. Mais, non contents de refuser la vocation hébraïque, les Araméens en devenaient les pires ennemis, comme le souligne la Haggada de Pessah. »

    Or, dans la Bible, LA TORAH nous apprend :

    – Pour ce qui concerne le terme « Hébreu » : On le voit apparaître la première fois en Genèse 14, verset 13 : « Un rescapé vint l’annoncer à Abram, l’Hébreu… » Or le terme « Heber », donnant lieu à « Hébreu », se trouve effectivement dans la généalogie ascendante d’Abram, descendant de SEM par Arpakchad.
    – Pour ce qui concerne les Araméens, le terme « Heber » ne leur est pas associé généalogiquement. Donc ne descendant pas d’Heber, ils ne font donc pas partie de la famille des Hébreux. Selon les Ecritures, les Araméens sont en fait des Sémites, descendants de SEM, par Aram, et installés en Mésopotamie, quand, après le déluge, les populations ont été réparties sur la terre.
    – Donc, « Laban, l’Araméen » [qui aurait aussi bien pu être surnommé justement « Laban, l’Hébreu Araméen »] signifie en fait qu’il est non seulement né sur la terre d’Aram, mais également resté sur ce territoire et donc devenu tout simplement « Laban, l’Araméen », un INDIGENE, ou AUTOCHTONE, assimilé donc à ARAM.

    Tout ça, si « Hébreu » signifie bien « de la famille d’Heber » ou « descendant d’Heber ». Mais « Hébreu » peut aussi être le surnom donné à Abram par les Canaans parce qu’Abram était « celui de l’autre côté », et peut s’expliquer par le fait qu’Abram arrivait de l’autre côté de l’Euphrate. Quoi qu’il en soit à ce sujet, il est clair que, d’après les Ecritures, les Araméens en tout cas n’étaient absolument pas une « diaspora hébraïque perdue ».

    L’IDENTITE ISRAELITE NE PEUT PAS ÊTRE ASSOCIEE AVEC « L’IDENTITE ARAM »

    A force de vouloir à tout prix utiliser les Ecritures (« décrypter des messages discrets » dans la Bible) pour essayer de se justifier aux yeux des nations pour ce qui concerne la possession de la Terre d’Israël, et l’identité juive, on finit par se mettre dans la confusion totale.

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