La force au service de la morale

Tout se passe comme si la fureur d’Obama contre Israël passait, au cours des derniers jours, toutes les bornes de la réserve diplomatique traditionnelle entre États souverains, alors que les USA et l’État d’Israël faisaient figure, jusqu’à présent et depuis de longues années, d’alliés proches. Il est difficile de se défaire de l’idée que ces évènements ont une signification au-delà du simple jeu de la politique internationale.

Parce que, en dernière analyse, la restauration de la souveraineté juive dans sa patrie historique il y a 67 ans après 19 siècles d’éclipse et un exil et une dispersion émaillés de drames épouvantables, ne peut s’expliquer et ne se maintenir que par référence à l’idée de base qui sous-tend l’identité juive selon laquelle le monde n’est pas seulement l’objet d’un jeu absurde des forces de la nature et des errements des humains, mais procède d’un projet: celui du Créateur du Ciel et de la Terre qui a laissé une place à la liberté de l’Homme appelé à parachever Son œuvre en faisant advenir une humanité apaisée pratiquant la morale. Cette idée, finalement très simple, n’est crue ni seulement comprise que par une part infime de l’humanité, et peut-être une petite moitié des Juifs contemporains eux-mêmes.

Ces principes qui résultent de la révolution abrahamique, doivent de toute évidence être renouvelés à chaque génération. Car la pente naturelle de l’esprit humain consiste à justifier intellectuellement l’instinct grégaire et l’adhésion à des valeurs idolâtres. Le Midrach dit bien que le monde entier allait dans un sens et Abraham notre Père, allait dans le sens inverse.

Or, le monde occidental se trouve sous la coupe de la « bien-pensance », un système de fausses idoles qui enserrent désormais l’essentiel de l’activité intellectuelle et surtout politique de cet univers. L’ossification de quelques idées libertaires popularisées en mai 1968 à Paris, est devenue l’Évangile intouchable non seulement de la gauche européenne mais de la presque totalité de la « société civile » en Occident.

La globalisation, le métissage, la remise en cause de l’État, la négation de la Nation et surtout l’idéalisation de l’Islam, l’accueil sans limitation et sans contrôle des immigrés, mais aussi la dépendance continuée et paradoxale des populations par rapport à l' »Etat-Providence » qui devrait subvenir à tous le besoins.
Ces contradictions insurmontables conduisent notamment bon nombre d’Européens blancs, nés chrétiens, à la haine de soi et au déracinement dans leurs propres pays. Mais ce qui est devenu le vrai dénominateur commun de cet engourdissement de la pensée est la haine d’Israël.
Car tout ce que les Occidentaux s’autorisent, à leur corps défendant, à maintenir malgré tout -l’État, la Nation, le territoire, les frontières-, ils prétendent l’interdire aux Juifs qui ont pu le rétablir enfin, il y a moins de 7 décennies seulement. Ou plutôt sachant les succès de l’État d’Israël dans de nombreux domaines, ils deviennent acharnés à mettre cet État en situation de péril avec le vœu à peine secret qu’il soit bientôt dévoré. Il y a là aussi, bien entendu, les survivances de l’opprobre chrétien adressé au Peuple d’Israël pendant vingt siècles qui s’est si souvent caché sous toutes sortes d’oripeaux à l’époque moderne.
Mais il y a évidemment plus et surtout la honte de tous ces reculs devant l’Islam conquérant, ces « Munichs » à la chaîne qui ne présagent que la ruine de l’Occident, alors qu’Israël, qui n’a pas le choix, fait seul face, au racisme, au sexisme, à l’autocratie, à la torture, aux exécutions sommaires caractéristiques des pays d’Islam, avec un courage qui exaspère tous ceux qui se bouchent les yeux et les oreilles.
Avec la pantalonnade actuelle de Lausanne, où les Iraniens manipulent les Occidentaux afin d’accéder sans coup férir à l’arme nucléaire au moment même où ils confirment à voix haute leurs intentions génocidaires contre Israël, tout se passe comme si une limite politico-morale dans la déréliction avait été atteinte.
Que l’on ne compte pas sur Israël pour rester passif face à un tel développement. S’il faut employer la force au service de la morale et de sa propre survie, nous serons au rendez-vous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *