Intervention de Leon Rozenbaum au colloque « L’attaque mondiale contre le Peuple Juif  » a Jerusalem

Bonjour Mesdames et Messieurs, Chers Amis, je voudrais pour commencer m’acquitter d’une obligation sympathique qui est de remercier les personnes grâce auxquelles nous sommes réunis ce soir.
Je voudrais remercier le professeur Shmuel Trigano, professeur émérite des universités françaises, et écrivain du Judaïsme de notre temps, remercier aussi tous les juristes qui ont accepté de poser la première pierre du Conseil Mondial des Juristes Juifs et d’élaborer ensemble un premier document émanant de cette institution et évaluant notre situation internationale, pour remettre les pendules à l’heure en termes de droit, et dont je vais tenter ce soir d’être le porte-parole fidèle : le docteur Michel Calvo, avocat à Jérusalem spécialiste du droit international public, son épouse le Dr Karin Calvo-Goller, professeur de droit à l’université de Jérusalem exerçant dans la même spécialité, Me Alexandre Bliah longtemps avocat au barreau de Paris et avocat en Israël, Mme le Docteur Brigitte Bliah son épouse, avocate au barreau de Jérusalem et aussi M.Richard Darmon, journaliste francophone bien connu en Israël et juriste. Je n’oublie pas l’avocat parisien Me William Goldnadel qui s’est joint immédiatement à nous, et bien entendu le baal Hahachsaniah, le responsable francophone de la Maison de Menahem Begin, M.Yoel Hadad.
Le document que nous avons élaboré est né de la volonté de répondre à la déclaration des coprésidents, de la conférence organisée par la République française et le Royaume d’Arabie Saoudite, prévue pour courant septembre 2025 dans les couloirs de l’O.N.U. Nous avons voulu une réponse qui soit fondée sur des arguments juridiques authentiques et incontestables.

La prétendue « déclaration de New York » entend régler rien de moins que le sort de l’Etat d’Israël, sans son consentement, sans même le consulter, dans le plus pur style colonial, et par une procédure sans précédent, en contradiction totale avec toutes les dispositions du droit international.

Je ne vais pas vous détailler l’ensemble de la déclaration parce que nous ne sommes pas masochistes, je vais seulement résumer quelques-unes de ses dispositions les plus significatives qui se veulent, à ce stade, déclaratives, mais qui violent, toute honte bue, un nombre considérable de règles de droit, saute à pieds joints sur quantité d’événements historiques et de réalités présentes et adopte aveuglément le « narratif » du Hamas et/ou celui du Fatah.

Par exemple, elle ignore totalement les défis militaires sur 7 fronts auxquels notre pays doit faire face, cela n’entre pas en ligne de compte. La paix soi-disant, jaillirait d’elle-même avec l’apparition de l’Etat palestinien…  Mais en outre, transpire du contenu de la déclaration, à chaque mot ou presque, une franche volonté haineuse de nuire à l’Etat d’Israël au point d’organiser sa disparition programmée, tout en prétendant le contraire.

Une remarque cependant auparavant sur la consistance du droit international public. Nous vivons en un temps où, puisqu’il est faussement invoqué à tout moment contre l’Etat d’Israël, tout se passe comme si ses principes ne traduisaient plus, à nos yeux, qu’un rapport de force, d’intérêts ou d’esbroufe, tout sauf du droit, dont des Gouvernements réputés « sérieux » et pire, des Tribunaux Internationaux prestigieux comme le CIJ, et la CPI, font un usage fautif et dénaturé. Pourtant, pour les personnes, les Etats et les Organisations de bonne foi, il s’agit d’un droit véritable.

C’est le droit qui régit la « société internationale » composée d’Etats souverains. Comme il n’existe pas d’autorité supérieure à des souverains, pas de police internationale, ce droit est particulier et n’oblige que les Etats qui en reconnaissent l’autorité et dans la mesure où ils la reconnaissent. Mais un Etat fonctionnant normalement a besoin de rapports avec d’autres Etats qui nécessairement obéissent à des coutumes et des conventions internationales devenues des règles. Sous réserve de la bonne foi, c’est un droit véritable.

Pour revenir à la déclaration celle-ci pose comme préalable le retour d’Israël aux lignes de cessez-le feu de 1949. Cela supposerait l’abandon de la vieille ville de Jérusalem, du Kotel, du Mont du Temple, de Guilo, Ramat Eschkol, Giva tsarfatit, Ramat schlomo, Pisgat Zeev, Har Homa etc… etc.. Pour ne pas parler des ychouvim du Chomron et ceux de Yehouda, le Goush Etzion, Tekoah, Efrat, Kyriat Arba, Maaleh Adoumim et d’autres.

Toutes les compétences à Gaza et en Judée et Samarie devraient être transférées immédiatement à l’Autorité Palestinienne, devenue l’Etat souverain palestinien financé par les Nations Unies. Mais, toutefois, Israël serait tenu de continuer et reprendre sur une plus grande échelle, à nos frais, les fournitures d’eau, de carburant, d’électricité et de nourriture.

L’UNRWA (dont nous savons les complicités et participations criminelles notamment le 7 octobre) reprendrait de plus belle ses activités, jusqu’à la remise ultérieure de ses installations aux organes de l’Etat palestinien.

Mais surtout la déclaration prévoit (je cite) »Le déploiement d’une mission internationale temporaire de stabilisation ….Je cite encore : »Nous avons noté avec satisfaction que plusieurs Etats membres étaient disposés à mettre des troupes à sa disposition »

Il nous reste à imaginer le corps expéditionnaire à l’initiative de M. Macron tentant de débarquer sur nos côtes ou sur nos frontières terrestres….La liste des Etats qui se sont déjà joints à l’initiative française est tout de même impressionnante : le Brésil, le Canada, l’Egypte, l’Espagne, l’Indonésie, l’Irlande, l’Italie, le Japon, la Jordanie, le Mexique, la Norvège, le Qatar, le Royaume-Uni, le Sénégal, la Turquie, la Ligue Arabe et l’Union Européenne.

 

Voici notre réponse :

 

UNE DECLARATION UNILATÉRALE

La déclaration ignore délibérément les dispositions du droit international public qui confortent les droits et prérogatives de l’Etat d’Israël et parallèlement invente un droit international imaginaire, toujours au détriment du même Etat.

LA DÉCLARATION VIOLE LES REGLES DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC       

La déclaration viole le droit naturel et historique du Peuple Juif sur sa Patrie Historique, depuis près de 4000 ans, imprimé dans la mémoire des Hommes et une multitude de sources écrites et archéologiques. Ce droit a été reconnu à l’époque moderne, par l’accord de San Remo de 1920, les Traités de Sèvres et de Lausanne de 1923 qui obligent les Etats signataires, dont la France et la Grande-Bretagne, entre autres.

L’Autorité Palestinienne ne remplit pas les conditions légales fixées par le Droit International dans la Convention de Montevideo pour accéder au rang d’Etat. Elle n’a pas de territoire défini, pas de Gouvernement effectif et pas de contrôle véritable sur un territoire. En outre, elle n’a pas « fixé la paix comme objectif » rémunérant sur ses fonds propres et les fonds provenant des Etats européens, les auteurs d’actes de terrorisme et leurs familles. La France et quelques autres Etats veulent reconnaitre un Etat palestinien alors qu’il ne remplit pas les conditions prévues par le Droit international et en violation totale de ses des dispositions, dont la Convention de Montevideo sur les droits et obligations des Etats (1933) qui reprend le droit international coutumier. C’est une violation grossière du droit international.

Lors de l’accord intérimaire signé en 1995, l’OLP s’est engagée à ne pas entretenir de relations diplomatiques avec des Etats tiers outre l’Etat d’Israël, qui conserve une souveraineté éminente sur l’ensemble du territoire. La France et d’autres Etats joignent leurs forces pour violer un accord de portée internationale, acte constitutif d’une violation du droit de leur part.

La France et d’autres Etats financent l’Autorité Palestinienne qui pratique la politique du « pay to slay » (payer pour tuer) prodiguant ainsi de l’aide à une organisation terroriste, violation du droit international et ses dispositions dans la lutte contre le terrorisme (convention pour la répression du financement du terrorisme (1999).

En outre, l’Article XXXI (6) du même accord intérimaire dispose « Rien dans cet accord ne porte préjudice ou n’anticipe les résultats des négociations sur le statut permanent en raison de l’accord intérimaire. Aucune des parties n’est présumée en raison du présent accord avoir renoncé à aucun de ses droits, exigences ou positions existants. Israël n’a jamais abandonné ses droits sur la Judée, la Samarie et Gaza ».

L’OLP n’a aucune base, en fait ou en droit, pour prétendre le contraire. Il s’agit d’une nouvelle violation du droit par la déclaration, alors que plusieurs des Etats mobilisés par la France et la France elle-même, se sont portés garants de l’accord intérimaire. C’est la raison pour laquelle les Etats-Unis ont sanctionné l’Autorité Palestinienne et l’OLP pour non- respect des Accords d’Oslo.

UNE DISCRIMINATION CONTRE UN ETAT DETERMINE

La France et quelques Etats cherchent à imposer à l’Etat Juif d’Israël ce qu’aucun pays n’oserait penser imposer à un autre Etat, prétendant lui inventer des critères discriminatoires spécifiques, c’est-à-dire lui fixer ses frontières, lui confisquer une partie de son territoire national, et exiger de lui la reconnaissance d’un autre Etat sur une partie de son territoire, tout en lui intimant une claire allusion à l’application de sanctions si Israël ne se conforme pas à ces mesures.

Le plan consiste à s’emparer d’une partie du territoire du Foyer National du Peuple Juif (la Judée, la Samarie et Gaza) libérés en 1967 des mains des occupants illégaux depuis 1948, à savoir la Transjordanie devenue Jordanie, et l’Egypte dont l’armée a pénétré sur notre territoire par le sud pour tenter d’empêcher le rétablissement de la souveraineté juive, et ce, après une nouvelle tentative génocidaire des armées arabes, et d’en faire don aux Arabes Musulmans. Gaza n’est rien d’autre que la zone d’occupation égyptienne chez nous.

Sur cette base, créer un 23ème Etat arabe et un 58ème Etat musulman. Il s’agit d’un acte de brigandage en prétendant disposer d’un territoire qui ne leur appartient pas et ne leur a jamais appartenu. Le concept de « territoire palestinien occupé » n’a aucun fondement juridique.

La France et la Grande-Bretagne ne peuvent pas reconnaitre légalement un Etat « Palestinien » arabe et musulman sur le territoire du Foyer National du Peuple Juif défini dans le Mandat Britannique. Ces Etats sont liés par les Traités de San Remo, de Sèvres et de Lausanne signés par eux et par les termes du Mandat Britannique lui-même. Ces deux Etats l’ont voté aux côtés de 48 autres Etats membres de la Société des Nations. Une telle reconnaissance constituerait une violation des traités conclus par eux et une violation du Droit International.

LA DECLARATION VIOLE LA CHARTE DE L’O.N.U.ET LES DROITS DES PEUPLES AUTOCHTONES  

Une telle reconnaissance constituerait une violation flagrante de l’article 80 de la charte de l’O.N.U., qui interdit à l’organisation et à ses membres de porter atteinte aux dispositions des Mandats établis par la Société des Nations, ce qui constituerait une circonstance aggravante de violation du droit international.

Les mandats de la Société des Nations reconnaissent des droits appartenant à des Peuples qui ne peuvent être modifiés et s’appliquent même après la terminaison du mandat. Les droits au territoire défini comme le Foyer National du Peuple Juif continuent d’appartenir au Peuple Juif. Amputer tout ou partie de ce territoire et le remettre à une organisation terroriste ou à qui que ce soit d’autre, constitue une violation des droits de tous les Juifs du monde et une violation du droit international.

Le 13 septembre 2007, après 20 ans de négociations, la France et de nombreux autres pays ont voté en faveur de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Indigènes. Cette Déclaration reconnait la propriété des Peuples autochtones, Indigènes ou Premiers sur leurs terres et leurs ressources. Le Peuple Juif est le Peuple Premier sur les territoires de Judée, de Samarie et de Gaza. Il en est donc le légitime propriétaire et le lui refuser, alors que cette déclaration a été votée par ces mêmes Etats, serait une violation du droit.

L’ETAT ARABE PALESTINIEN A DEJA RECU 78% DU TERRITOIRE DU MANDAT DESTINE AU PEUPLE JUIF 

La Déclaration fait l’impasse sur le point capital de la cession par le Peuple Juif de 78% du territoire du Foyer National Juif à l’Etat Palestinien Arabe, le Royaume de Jordanie par le traité de paix de 1994 entre Israël et ce pays, peuplé à 80% de Palestiniens. Evoquer à tout instant « la solution à deux Etats » est en réalité une duperie qui feint d’ignorer la réalité. Cela signifierait la constitution de deux Etats arabes musulmans sur le territoire de la Palestine du Mandat entièrement légalement destiné au Peuple Juif. De toute évidence ce second Etat arabe de Palestine rendrait l’Etat d’Israël de nouveau indéfendable. En tout état de cause, La prétendue « solution à deux Etats » n’est en rien conforme au droit international.

UNE SERIE DE MENSONGES ET DE POSITIONNEMENTS FALLACIEUX

La liste est longue des mensonges, affabulations et calomnies de l’organisation islamiste terroriste du Hamas qu’étrangement l’essentiel de la presse, des Gouvernements et d’une partie du public occidentaux acceptent passivement et trouvent commode de croire ou de feindre de croire. Qu’il s’agisse du statut réel de la Judée, de la Samarie et de Gaza et des villes et villages peuplés de Juifs, de celui de la capitale historique du Peuple d’Israël, Jérusalem, des plaintes frauduleuses de famine mis en scène savante par des médias arabes contrôlés à Gaza sous peine de mort, ou pire de la prétendue accusation de « génocide » face à la riposte on ne peut plus légitime d’Israël face aux auteurs des massacres du 7 octobre, sur la base de chiffres truqués et manipulés, trop d’Occidentaux se laissent berner par tant d’audace manipulatoire.

ISRAEL N’A AUCUNE RAISON D’ACCEPTER DE TELLES VIOLATIONS DE SES DROITS

Il doit être bien compris que la « déclaration des coprésidents » n’a aucune chance d’aboutir à un effet quelconque sur le terrain, dans le mépris du droit international et des droits élémentaires de l’Etat Juif souverain.

Si les signataires de cette conférence avaient la tentation d’utiliser une force de coercition, à laquelle ladite déclaration fait allusion, il est clair que l’Etat souverain d’Israel serait fondé à défendre ses intérêts juridiquement protégés.

La France osera t’elle envoyer son porte-avion Charles de Gaulle et menacer de bombarder Tel Aviv, si le gouvernement israélien lui refuse l’accès ? Les F 35 seront ils envoyés pour couler ce porte-avion et les destroyers qui l’accompagnent ?

Conclusion

Il est de plus en plus clair que l’assaut mondial contre Israël va bien au-delà de questions juridiques. Le « Palestinisme » est pour l’Occident une véritable drogue qui obscurcit toute logique, tout esprit critique, toute mesure, surtout si on compare ses dimensions réelles aux autres drames qui se jouent maintenant sur la planète.

Nous ne pouvions pas supposer que massacrer dans l’horreur plus de 1200 Juifs en un jour, loin de susciter pour notre peuple de la sympathie, allait déclencher tant de haine antijuive tous azimuts.

Force est de constater que nos divisions internes, en dernière analyse, sur les enjeux de la spiritualité d’Israël et sa vocation historique face à une poursuite effrénée de « normalité », ont constitué un révélateur de nos responsabilités réelles dans le concert des Nations, l’ennemi croyant le temps venu de notre liquidation.

Allons-nous vraiment porter le nom d’Israël, en assumant véritablement ensemble les vocations de l’esprit et celles de la Terre ?  Il semble que nous n’ayons plus le choix.

L’esprit des Maccabées, des hommes de Bar Kochba, des Juifs qui se sont battus tout au long de l’Histoire, qui ont aidé les peuples à résister à l’arbitraire et à l’oppression, qui se sont battus contre la ségrégation aux Etats Unis, l’esprit des Juifs d’Union Soviétiques et des Juifs qui ont réussi à les libérer, et surtout les bâtisseurs de l’Etat Juif souverain par devers et contre tout, nous montrent le chemin.

 

 

 

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