La C.I.J. et Gaza: la chute morale de l’Occident

L’ordonnance de la Cour Internationale de Justice relative à des mesures conservatoires prises à l’encontre de l’Etat d’Israël à la demande de l’Afrique du Sud dans le cadre du conflit à Gaza en réponse à l’attaque surprise de l’organisation terroriste du Hamas du 7 Octobre dernier, met en lumière la dégradation morale de l’Occident et des organisations internationales.

La riposte d’Israël au massacre délibéré de centaines de citoyens civils Israéliens, attaqués dans leurs maisons au petit matin et victimes d’atrocités inouïes contre les hommes, femmes, enfants et vieillards, les viols systématiques des femmes et jeunes filles, la mutilation et l’ablation du sexe des hommes et femmes et de la tête des bébés, leur cuisson vivants au four, l’acharnement sur les cadavres, la prise au piège et l’assassinat de centaines d’adolescents lors d’une fête de la musique, le rapt violent de centaines de personnes, y compris des enfants en bas-âge dont on est sans nouvelles, est légitime et mesurée. Elle n’a rien à voir avec la commission d’un prétendu « génocide ».

Face, en outre, au bombardement continué jusqu’à ce jour, et depuis des années, du territoire d’Israël par des milliers de missiles chargés d’explosifs, cette riposte se fait dans le respect scrupuleux du droit international et spécialement du droit humanitaire bien au-delà des obligations légales de l’Etat d’Israël qui va jusqu’à prendre soin d’avertir les non-combattants par Emails et téléphone portable avant l’attaque des objectifs militaires ennemis délibérément dissimulés derrière écoles, mosquées et hôpitaux en violation de toutes les règles de droit.

Le gouvernement d’Israël a clairement exposé les objectifs de la riposte qui sont la liquidation de toute capacité militaire de l’organisation terroriste du Hamas et sa mise hors d’état de gouverner la population de Gaza ou toute autre population. Il est des actes dont les conséquences sont irrémédiables. Prétendre qu’il y aurait là une volonté exterminatrice des Arabes palestiniens est une manœuvre dolosive. Toutes les guerres sont génératrices de souffrances mais rien ne justifiera jamais d’y ajouter la sauvagerie.

L’ordonnance du 26 Janvier 2024 de la Cour de La Haye ruine probablement définitivement la crédibilité de la Cour Internationale de Justice acquise par un effort de générations de juristes éminents et honnêtes. En effet, les attendus et les conclusions de ce texte témoignent d’une partialité, d’une manipulation des mots et des concepts juridiques, d’une sensibilité larmoyante en faveur du Hamas et d’une indifférence quasi absolue à l’égard de la situation de l’Etat Juif victime d’une agression caractérisée.

Elle témoigne surtout d’une insensibilité flagrante, à part quelques vœux pieux sans aucun effet juridique, à l’égard des otages détenus au secret dans les geôles souterraines du Hamas, des centaines de milliers de réfugiés juifs des zones frontières du sud et du nord, cloitrés depuis des mois dans des hôtels, et des attaques continuelles de l’ensemble du territoire, au missile et au drone venues de Gaza, du Liban, de Syrie, d’Iraq et du Yémen qui se poursuivent chaque jour , situation génératrice de troubles durables causés à des millions des enfants d’Israël par cet encerclement destructeur.

 

Mais en outre, l’ordonnance fait l’impasse totale sur les déclarations régulières des chefs du Hamas promettant des dizaines d’’autres massacres semblables, jusqu’à l’éradication véritablement génocidaire, elle, d’Israël et des Juifs dans le monde.

 

Dans ces conditions, le simple fait que la Cour ait pu considérer comme opportune et sérieuse l’accusation de l’Afrique du Sud selon laquelle l’Etat d’Israël procéderait à des actes qui s’apparenteraient de près ou de loin au crime de génocide au point de ne pas la rejeter d’emblée « in limine litis », constitue, à lui seul, une complicité à une manipulation de pure propagande, d’une audace sans limites, qui mérite aussi d’être élucidée. Mais cela n’est pas tout. Pour comprendre comment 14 des 15 magistrats permanents de cette institution ont pu en arriver là, Il nous faut poser quelques sérieuses questions.

 

Un éminent juriste, le Dr Michel Calvo, met en lumière dans un article (1) un point essentiel : «  La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (« la         Déclaration »), adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 13 septembre 2007, à la majorité de 144 États favorables, 4 qui ont voté contre et 11 qui se sont abstenus (A/RES/61/295), a reconnu que les peuples autochtones ont droit aux terres, aux territoires et aux ressources qu’ils possèdent et occupent traditionnellement ou qu’ils ont utilisés ou acquis (Art. 26.1) et qu’ils ont le droit de ne faire l’objet, dans l’exercice de leurs droits, d’aucune forme de discrimination (Art.2).

 

Selon le droit international, les Juifs sont le peuple autochtone, aussi connu sous le nom de peuple premier, peuple indigène, ou peuple natif de la terre appelée Judée-Samarie, Palestine ou Terre Sainte, et remplissent donc les critères exigés par le droit international. Les Juifs sont le peuple qui était le peuple de la Judée-Samarie il y a 3 500 ans, lorsque la Terre a été accordée aux Juifs par le Tout-Puissant. Les dirigeants du monde, qui ont choisi de faire abstraction de l’histoire, se réfèrent de manière trompeuse à la Judée-Samarie comme la « Cisjordanie » ou la Rive occidentale du Jourdain (qui comprend Israël) ou les « Territoires palestiniens occupés ». Ces territoires ont été libérés en 1967 de la domination illégale jordanienne (seuls l’Angleterre et le Pakistan ont reconnu la Cisjordanie comme territoire jordanien). Depuis la Jordanie a renoncé à les revendiquer. Ce territoire de la Palestine n’a jamais appartenu à aucun moment, en droit international aux Arabes, et encore moins à un peuple arabe dit « palestinien » qui en aurait eu la propriété. »

 

En termes de Droit International Public, Il existe un document de référence consensuel que l’Occident et l’Islam font semblant d’ignorer parce qu’il fixe l’étendue géographique de la reconnaissance par les Nations des droits éternels du Peuple Juif sur sa patrie. Après la première guerre mondiale, sur les ruines de l’empire Ottoman, sous les auspices de la Société des Nations qui a précédé l’ONU et dont les décisions l’obligent légalement, en 1920 et 1923, a été établi un partage des territoires du Proche-Orient. Après la Déclaration Balfour (1917), le Traité de Lausanne (1923), le Mandat britannique (1922), la Résolution de San Remo (1920) et le Traité de Sèvres (1920) ont créé le droit international, reconnu et rétabli les droits autochtones historiques des Juifs à leur Terre. Les signataires de ces traités et du Mandat (Grande-Bretagne, France, Turquie, Japon, Italie, etc…), sont liés contractuellement à ces accords.

 

Ni en fait ni en droit, il n’a jamais existé d’Etat arabe de Palestine ni de « territoire palestinien », ailleurs qu’en Palestine orientale illégalement retirée au Peuple d’Israël. Cependant par le traité de paix entre La Jordanie et Israël de 1994, Israël a explicitement renoncé à revendiquer son territoire, mais non celui se trouvant à l’ouest du Jourdain.

Il existe une connivence de l’Occident et un certain Orient arabe pour prétendre que les Juifs devraient renoncer à une part importante de leur patrie historique en faveur d’un troisième Etat palestinien en plus de la Jordanie et d’Israël. L’intention est claire : ne laisser aux Juifs qu’un lambeau de territoire qui sera toujours sous la menace d’une attaque surprise qui le fera disparaître. Le concept d’Israël-parenthèse historique, si souvent évoqué en Europe dans la dernière décennie, n’est pas fortuit et s’intègre aux perversions constitutives des rapports de ces deux civilisations au Peuple d’Israël qui ne peuvent être développées ici.

La région de Gaza peuplée, de près de deux millions d’Arabes musulmans, vidée        totalement de sa population juive en 2005 dans des conditions controversées, qui impliquaient pour Israël un pari risqué sur l’espérance que l’absence de population juive et une totale autonomie des Arabes de Gaza pourrait développer progressivement des relations pacifiques. Donc Gaza disposait jusqu’au 7 Octobre dernier, d’une totale autonomie et d’un passage vers l’Egypte.

Hélas, toutes les espérances d’Israël d’une stabilisation s’avérèrent vaines et l’organisation terroriste du Hamas ayant pris le contrôle de la région en 2006, il consacrait très vite d’importantes ressources à préparer une guerre de conquête contre Israël, se livrant aussi à d’incessantes agressions sur la population civile israélienne. Sa charte continue à ce jour de préconiser la disparition d’Israël et le génocide de son peuple.

La région de Gaza donc était, jusqu’au 7 Octobre dernier, dirigée par le Hamas  qui y faisait régner un régime de violence, d’enseignement de la haine et d’inégalités criantes sur la population locale. Son économie exclusivement fondée sur l’aide extérieure, était incapable de déboucher sur un progrès véritable. Gaza ne produisait pratiquement rien d’autre que des armes. Le Hamas se livrait régulièrement depuis des années, et se livre encore, à des assauts aux missiles, de plus en plus meurtriers contre la population civile d’Israël. Il détourne sans vergogne l’aide humanitaire dispensée généreusement par l’Occident pour l’achat d’armes et le confort de sa « Nomenclatura ». Régulièrement Israël s’est trouvé contraint de riposter aux attaques contre son territoire par une série d’opérations, pour les faire cesser au moins pour un temps.

Le statut futur de cette région reste indécis. Après l’attaque récente, et les opérations en cours, s’imposent de nouvelles considérations stratégiques sur le type de régime admissible à Gaza et selon quelles modalités.

Dans tous les cas enregistrés à ce jour du fait de ladite convention, l’existence d’un « différend » réel est exigé entre les parties qui se présentent devant la Cour. Quand on parle de « génocide », il s’agit pour le moins de massacres délibérés, assortis de la volonté de faire disparaître tout ou partie d’un groupe national, ethnique ou religieux. Or l’Afrique du Sud n’a rien à voir avec l’attaque surprise meurtrière du Hamas contre des centaines de paisibles citoyens Israéliens, ni avec l’indispensable et légitime riposte de l’Etat victime.

 

Par un artifice grossier, l’Afrique du Sud, prétend se positionner comme partie à ce « différend » parce qu’elle a dès le début de la riposte d’Israël, évoqué publiquement, puis adressé une ou deux notes verbales à l’Ambassade d’Israël sur son territoire, articulant l’absurde association du terme de génocide à la défense nationale la plus légitime qui soit face à une sauvage agression.

Cette tentative de l’Etat Sud-Africain visait clairement à une opération de propagande au secours du Hamas. Or la Cour, non sans contorsions mettant à mal les termes de l’Article IX de la Convention elle-même, accueille l’argumentation pervertie de cet Etat pétri d’idéologie racialiste telle qu’exprimée depuis plusieurs années aux rassemblements de Durban.

 

Il restera, une fois la guerre terminée, une atteinte dramatique à la crédibilité de la Cour Internationale de Justice pour s’être prêtée à ce simulacre de justice. Le Peuple Juif dans L’Etat d’Israël et en Diaspora, aura, pour sa part très bien compris que, dans sa solitude, il doit compter d’abord sur lui-même et suivre les impératifs moraux catégoriques qu’enseignent sa tradition biblique, loin des pseudo-morales frelatées.

 

Même ceux qui en Israël, détachés de leur tradition, se croyaient à la pointe progressiste de l’Occident-Esav, découvrent avec stupeur que la connivence d’une forme dépravée d’humanisme avec le totalitarisme islamique peut conduire aux pires collaborations avec la sauvagerie et le mal.

 

 

Léon Rozenbaum

Avocat à Jérusalem, juriste de formation française.

 

 

 

 

 

 

 

 

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