Une tentative de Putsch?

Ce qu’il est convenu d’appeler la gauche israélienne et qui est en réalité la bourgeoisie ashkénaze antireligieuse qui a régné sans partage en Israël jusqu’en 1977 et ne supporte pas le verdict des urnes qui envoie régulièrement au pouvoir la droite modérée, mais a conservé quelques places fortes dans l’appareil de l’Etat et notamment la Justice, les médias et l’Armée et abhorre Netanyahou, semble bien tenter une prise d’assaut du pouvoir.
C’est Netanyahou qui est visé par le truchement de deux personnes qui ont sa confiance, dans deux affaires distinctes celle des sous-marins et celle de la Compagnie de télécoms BEZEQ.

L’acquisition de deux sous-marins en Allemagne pour compléter une flotte dont l’importance  stratégique ne saurait être discutée, fait depuis plusieurs semaines l’objet de rumeurs selon lesquelles cette acquisition aurait été le résultat de concussion et de prébendes. Tout a commencé par la publication d’un article dans la presse allemande faisant état de prétendues corruptions à la base de cette vente. La personne faisant l’objet d’une enquête sur ce point n’est autre que David Shimron, avocat privé et cousin du Premier Ministre. La presse et surtout les politiciens de l’opposition se répandent en allusions perfides, alors même que le Conseiller Juridique du Gouvernement, le chef du Parquet israélien, dans une déclaration inusitée, a jugé à propos de signaler que M. Netanyahou n’était nullement impliqué dans l’enquête en cours.

Pour ce qui concerne l’affaire Bezeq, c’est Shlomo FILBER, le Directeur Général du Ministère des Télécommunications et qui a la confiance du Premier Ministre qui fait l’objet d’une enquête. Or, ce haut fonctionnaire a seulement tenté de mettre en œuvre une politique qu’il a largement expliquée en son temps dans la presse: pour permettre une modernisation tant attendue du substrat informatique israélien et surtout le déploiement d’un réseau de fibre optique désormais étrangement en retard dans un pays qui se vit comme l' »Etat Start-Up », il convient de permettre à la seule compagnie capable de déployer ce réseau, Bezeq, d’obtenir des ressources suffisantes. Il s’agit d’un choix stratégique, une décision qu’il appartient de prendre précisément aux autorités légalement chargées de le faire. Toutes sortes de commentaires tendancieux viennent prétendre que la concurrence aurait été freinée, que certaines procédures n’auraient pas été respectées, cela alors que M. Netanyahou était aussi titulaire du poste de Ministre des Télécoms.

Tout cela, comme par hasard, au moment précis où le parti travailliste vient de se donner un nouveau chef, originaire du Maroc et donc censé apporter à ce parti un public nouveau par rapport à ses électeurs traditionnels. Voilà qui ressemble fort à un fantasme sous forme de tentative d’O.P.A sur le pouvoir. Seulement si le pays comptait, en 1977, 3 millions d’habitants, il en compte aujourd’hui près de 9 millions et les 50,000 militants-électeurs du parti travailliste devraient commencer à songer à abandonner la nostalgie des techniques bolchéviques…

Léon ROZENBAUM

 

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