Que pouvions-nous attendre d’un diplomate français, fut-il juriste ?

Au mois de mai 2020, le signataire de ces lignes avait adressé une lettre ouverte à M. Marc Perrin de Brichambaut diplomate et juriste français, juge à la Cour Pénale Internationale de La Haye, lui recommandant de ne pas céder aux pressions mondialistes et de s’opposer aux manœuvres de l’Autorité Palestinienne née des accords d’Oslo.

En effet cette dernière tente de faire condamner Israël pour prétendus « crimes de guerre » à l’occasion des mesures d’autodéfense prises par cet Etat démocratique face aux bombardements de sa population civile par l’organisation terroriste du Hamas contrôlant Gaza et aux tentatives d’infiltrations armées incluant dépôts de mines.
Or M. de Brichambaut a été désigné comme l’un des trois juges d’une commission de cette institution relativement récente pour déterminer si une suite doit être donnée à ces manœuvres malgré toutes les circonstances de fait et de droit, qui en toute logique et honnêteté intellectuelle interdisent absolument d’approuver cette manipulation.
Il s’avère que ce vendredi 5 Février 2021, ladite commission a donné le feu vert à la demande de l’Autorité Palestinienne à la majorité des voix, y compris celle de Brichambaut.

(Voir http://sourceisrael.com/2020/05/lettre-ouverte-a-m-marc-perrin-de-brichambaut-juge-a-la-cour-penale-internationale/ – more-651 ).

Cette décision ouvre la voie à d’éventuelles poursuites par cette institution contre des militaires et des personnalités politiques israéliennes, totalement innocents, en violation de toutes les règles du droit international public et du statut même de la Cour.

De Brichambaut étant de ma génération et comme je pouvais supposer que nous avions été sur les bancs de la même faculté de droit à Paris, à la même époque, j’avais fait appel à la rigueur morale de l’enseignement que nous avions reçu en commun, pour le convaincre de ne pas prêter la main à un tel acte d’hostilité envers le Peuple d’Israël.

C’était sans compter sur une tradition de haine inexpiable des diplomates français du Quai d’Orsay à l’égard des Juifs en général et du mouvement sioniste en particulier comme aile marchante du rétablissement de la souveraineté juive dans son Pays.

Pour tenter de comprendre ce phénomène, il peut être très utile de lire l’article très complet du journaliste britannique David Pryce-Jones intitulé :  » Les Juifs, les Arabes et la diplomatie française ». Même écrit il y a une quinzaine d’années, ce document qui n’a pas vieilli, démontre avec force détails et citations la constance surprenante (avec quelques exceptions très rares) de l’hostilité foncière du « Quai » aux Juifs et à Israël et corolairement, à l’envoûtement que l’Orient arabe a exercé et exerce encore puissamment sur cette catégorie de fonctionnaires français. Jews, Arabs, and French Diplomacy: A Special Report – David Pryce-Jones, Commentary Magazine.

L’on voit comment le mythe de  » la France, puissance musulmane » né durant le Second Empire, exprimait à l’époque les ambitions hégémoniques de cette grande puissance catholique pour faire pièce à l’Empire Britannique, en devenant le mentor du monde musulman, au-delà de son contrôle déjà acquis de l’Afrique du Nord arabe. Ce rêve grandiose d’une symbiose franco-arabe a survécu d’âge en âge, surtout dans le milieu aristocratique et littéraire très fermé du Quai d’Orsay.

Mais avec Charles de Gaulle, ce « grand dessein » a été réactualisé, cette fois pour tenter de positionner la France comme fléau de la balance entre les Etats-Unis et l’URSS, surtout au détriment d’Israël.

Pryce-Jones met en lumière le fait qu’en dépit des très faibles résultats de cette politique, tous ses successeurs, jusqu’à ce jour, lui ont emboîté le pas et continuent de jouer avec cette idée, en lui substituant toutefois le concept de « dialogue euro-arabe », fantasmatiquement, sous direction française, puisque le pays européen qui joue cette carte avec le plus de détermination, demeure la France, alors même que son poids spécifique en Europe est devenu bien plus modeste.

Bien plus, une politique migratoire largement imposée dès 1975 par ledit « dialogue » devenu, à l’occasion du chantage au pétrole, plutôt un « Diktat » de la part du monde musulman, a entrainé l’arrivée massive sur le territoire français d’une population surtout magrébine qui pour l’essentiel, n’est pas vraiment assimilable et surtout se perçoit comme l’avant-garde  de  l’Islam politique conquérant. Au train où vont les choses, face au déni des autorités devant la montée de l’Islam sur son sol et face à la déchristianisation, la France pourrait bien effectivement à terme devenir « une puissance musulmane », mais n’être plus que cela !

Il convient de mentionner la particulière ambiguïté avec laquelle les Français gèrent depuis 1948 leurs relations avec l’Etat d’Israël, ambigüité muée ces dernières années en une hostilité de moins en moins déguisée.

Si, dans les années 50 et le début des années 60 du siècle dernier, une remarquable embellie a permis une étroite coopération qui en ce temps-là a permis rien de moins que la sauvegarde d’Israël en 1956, l’embargo  gaullien sur les armes commandées et payées à la veille même de la guerre d’annihilation entreprise en 1967 par les armées arabes, demeure en Israël le symbole d’une trahison impardonnable.

Depuis, s’est largement rétablie la tradition de morgue hautaine du quai d’Orsay de plus en plus éloignée d’un authentique rapport de force économique, technologique et même militaire. Les gesticulations de MM. Chirac, Sarkozy et Macron lors de leurs visites à Jérusalem, laissent entendre qu’il existerait au profit de la France, et/ou d’autres pays, une survivance de droits ex-territoriaux sur certains sites chrétiens que l’Etat français s’est appropriés à l’époque ottomane, dans la cité de David et de Salomon, alors même qu’ils sont reçus, avec tous les honneurs, dans la capitale d’un Etat ami devenue une ville de près d’un million d’habitants Juifs et Arabes.

On doit rappeler aussi le cas du site du tombeau des Rois d’Israël qu’une femme juive française au 19eme siècle a légué à la France, croyant ainsi assurer sa protection, et qui sert surtout aujourd’hui à la promotion du nationalisme palestinien avec la bénédiction des Français. Pour ne pas parler, des nombreuses infractions au protocole lors des visites en France de dirigeants Israéliens, comme, entre autres, la futilité de l’accueil de M. Netanyahou sur telle ou telle marche du perron de l’Elysée, mesure délibérée et commentée mais qui n’humilie que ceux qui y attachent la moindre importance…

Régulièrement, un ambassadeur de France tente d’assainir la situation, de mener une approche pragmatique et plus amicale. Et régulièrement, ce sont les mauvaises habitudes du « quai » qui reprennent le dessus puisque le même ambassadeur doit bien songer à la suite de sa carrière !

La présence en Israël de très nombreux binationaux franco-israéliens, dont beaucoup sont des Juifs de France venus prendre leur retraite au soleil, contribue aussi à une euphorie factice dans les relations entre les deux Etats, puisque souvent, ces derniers préfèrent faire l’impasse sur les atteintes délibérées à la souveraineté d’Israël et à la politique française pour le moins inamicale dans les instances internationales.

Il est frappant de constater à quel point les menaces quasi quotidiennes des Ayatollahs de destruction prochaine de l’Etat d’Israël et de ses habitants juifs laissent la bonne conscience progressiste en Europe et aux USA totalement indifférente. Un mercantilisme acharné conduit un trop grand nombre de dirigeants occidentaux à peindre Israël sous les traits d’un Etat turbulent et gêneur, alors que la menace iranienne devient chaque jour plus palpable. Les Etats arabes du Golfe, eux, l’ont très bien compris, en nouant des liens sérieux avec l’Etat d’Israël.

Or la bombe aux mains des Iraniens fanatiques constitue aussi un immense danger pour l’Europe. La France serait bien inspirée de considérer l’Etat d’Israël et ses intérêts vitaux avec un peu plus de respect.

 

Léon Rozenbaum

 

 

4 Responses to Que pouvions-nous attendre d’un diplomate français, fut-il juriste ?

  1. Ervin Weinberger dit :

    Les Quai ont toujours était anti Israël,heureusement qu’il y a d’autres organisations en France,moins aveugles qui sont au même longueur d’ondes avec Israëlet collabores trés bien ensemble.
    La France sera le premier pays Musulman d’Europe,où la « culture »disparait sensible-ment chaque jour de + en +. Déjà la dette de la France ce n’ai plus dans leur mains
    ne parlant pas de differants Patrimoins
    Pauvre France.
    Ce n’ai que mon opinion personel !!!

  2. דוב קרבי dov kravi dit :

    Les roquets d’Orsay peuvent bien aboyer…

  3. Monsieur NACCACHE Sauveur dit :

    il faut mettre les points sur les I Les francais n’ont pas encore compris ce que les arabes leur reserve , la france se croit encore grande puissance parce qu’elle a la bombe atomique et alors qu’est ce que ca prouve , Israel la possede aussi, la france n’est plus la puissance que l’on dit , et je ne vois pas comment on peut etre encore au conseil de sécurité si ce n’est grace aux americains , Israel deviendra la grande puissance dans quelques années et la France ne jouera plus dans la cour des grands , Israel regnera en maitre chez elle meme sans les americains , mais le probleme est qu’on considere toujours les juifs comme des parias , des dhimmis , fini ce temps la , Israel vivra avec Jérusalem comme capitale eternelle et indivisible HAM iSRAEL israel vivra que ca vous plaise ou non

  4. Jg dit :

    Peu importe.l etat des relations.entre l etat Juif.et ce qu il reste d un pays.autrefois france.
    Le grand replacement.venant d une immigration choisie.s affirmera au moment des elections.et constitue.la force.vive du pays.
    Pour Israel.l hostilite.des francais.musulmans.ne sera que le complement.d une hostilite.drd francais.de « souche. »acquise.a la cause arabe.grace.a la desinformation.continue.des politiciens.et leurs.petits soldats que sont. Les 35000.journalistes.etc…
    Quant a ce qui restera.de la communaute.Juive.RIEN.

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