Ils sont fatigants de crier « au loup ! »
Depuis la victoire électorale de la droite israélienne fin 2022, après une longue période de va et vient entre les deux composantes principales de l’électorat, tout se passe comme si se déroulait par étapes une tentative irresponsable de putsch, très destructrice de l’Etat d’Israël, d’une prétendue « gauche » qui n’a plus rien de commun avec la défense des classes populaires et des valeurs démocratiques authentiques.

En effet, la coalition d’intérêts mal regroupée dans l’opposition actuelle (fin mars 2025) est surtout composée d’hommes politiques, de généraux, de militaires, plus ou moins désenchantés par leurs échecs, leurs rebuffades par le public, leur perte d’influence, mais tous largement nantis financièrement et totalement étrangers au monde de la précarité qui concerne un bon tiers de la population d’Israël, juive et arabe. On y trouve aussi les dinosaures d’une extrême gauche dont l’idéologie consiste surtout aujourd’hui à s’aligner sur la décadence morale et politique occidentale, voire à soutenir les thèses de l’ennemi.
Depuis janvier 2023, ils n’ont pas cessé un instant de tenter de déstabiliser le pays et surtout de chercher à renverser le Gouvernement démocratique, légalement issu des dernières élections.
Tous les prétextes leur sont bons pour organiser des troubles, des manifestations, des blocages de routes et de tenir des propos incendiaires à l’encontre du Gouvernement et du Premier-Ministre. Rien de tout cela n’aurait été possible sans le soutien qu’ils reçoivent de ce qu’il est convenu d’appeler le « Deep State » une série de places-fortes dans les médias, la Justice, les services secrets et jusque récemment au sommet de l’armée.
Leurs manipulations ont longtemps réussi à entrainer de nombreux citoyens honnêtes, aimant leur pays et le principe démocratique, mais affolés par l’unanimisme apparent d’alarmes de plus en plus délirantes acharnées à dénoncer faussement une prétendue « marche vers la dictature », articulées souvent par d’anciens cadres encore influents du pays.
Or la démocratie consiste à faire gouverner le pays par les représentants élus du peuple. Ce sont eux, en démocratie, qui doivent avoir le dernier mot face à tous les contre-pouvoirs. Une lente évolution politiquement perverse de la jurisprudence de la Cour Suprême a, en Israël remis en cause ce principe absolu dans toute démocratie digne de ce nom. En vérité, le culte du « BAGATZ », une procédure ouverte trop libéralement à tous les plaideurs, et un statut démesuré pour un non-élu accordé au conseiller juridique du Gouvernement, ont entrainé en Israël la dictature juridique et judiciaire, privant le peuple souverain de ses prérogatives.
Il est tout à fait clair que ce qui a déterminé le Hamas à lancer l’attaque sauvage du 7 octobre 2023 est la faiblesse apparente d’Israël travaillé par cette insurrection rampante. Mais celle-ci s’est aussi révélée dans l’incapacité de l’armée à réagir à temps.
Si 18 mois plus tard, le public israélien ne dispose toujours pas des explications minimales sur l’impéritie de l’armée et notamment de l’armée de l’air lors du massacre du 7 octobre 23, si le propriétaire d’un grand journal israélien, Haaretz, a pu déclarer, il y a quelques semaines, à la télévision britannique, que les terroristes du Hamas seraient des « combattants de la liberté », si un ancien Ministre de la défense a pu déclarer ces derniers jours que les soldats de Tsahal ont été envoyés à Gaza « pour tuer des enfants », déclarations constitutives d’infractions gravement punissables surtout en temps de guerre, et que l’État lui-même, gravement virussé par le « Deep State » n’a pas réagi, l’on comprend que la gauche israélienne a totalement dérapé.
Or voici qu’à l’occasion de l’expression de la volonté du Gouvernement de se libérer de ce carcan, notamment en limogeant le chef des services secrets d’une part et le Conseiller Juridique du Gouvernement d’autre part, tout deux notoirement acquis au « Deep State », de nouveau, comme si le pays ne faisait pas face à des ennemis déterminés et cruels, la gauche déclenche un tir de barrage politique et insurrectionnel sans aucun justificatif juridique réel, quoique ses tenants en disent. Ils hurlent à la mort de la démocratie, alors qu’ils sont ses fossoyeurs ! Il faut et il suffit que le Gouvernement légal, avec l’aide de la majorité des citoyens qui le soutiennent, aille enfin au bout de sa volonté de rétablir en Israël la démocratie, le pouvoir réel aux mains du peuple par ses représentants élus.
Léon Rozenbaum
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