Israël, le Mont du Temple et les Peuples

Les Juifs sont le peuple autochtone en Terre d’Israël entre Méditerranée et Jourdain. Tout le monde le sait (Voir l’article très éclairant de Me Michel CALVO : https://www.jns.org/opinion/liberation-not-occupation/ ).
Mais tout le monde -ou presque- ment.
En vertu de toutes les doctrines juridiques et politiques reconnues et surtout en termes de Droit International Public moderne, l’Etat d’Israël, surgeon du Royaume de Judée, peut prouver, sur la base de toutes les connaissances historiques et les preuves archéologiques innombrables, sa légitimité absolue entre la mer et le fleuve.
Et pourtant, depuis 75 ans, de vastes courants, en Occident chrétien et en Orient musulman, s’acharnent, non sans succès auprès de vastes publics, à prétendre le contraire. Les faits et le droit, en apparence, ne les intéressent pas. D’ailleurs ils construisent sans honte un prétendu « droit » sui generis, spécial et sans équivalent dans l’histoire juridique, dans le cadre duquel Israël est toujours coupable. La société internationale, ses organisations, ses résolutions, ses débats sont très généralement dévoyés si les mots « Juif », « Israël » ou « Jérusalem » sont employés.

Bien plus, le Post-modernisme prétend venir justifier cette paresse intellectuelle délibérée puisque pour lui, le « narratif » et singulièrement celui des Arabes de Palestine, serait plus signifiant que les faits et que la réalité. Inutile donc de chercher chez eux la moindre exigence de vérité et de morale lorsque la souveraineté juive est en cause.

Le culte de la Palestine comme concept, avec l’OLP, invention du KGB soviétique en 1964, est devenu en Occident un succédané de la pratique religieuse chrétienne chancelante. Cela est vrai surtout en Europe et surtout en milieu déchristianisé.

Le monde de l’Islam d’autre part, baigné de violence depuis l’origine, réserve, lui aussi aux Juifs un rôle peu enviable, de « Dhimmis » révoltés promis à la mort, parce qu’ils ont osé revenir dans leur territoire conquis par les Romains, puis détenu par les Byzantins et au 7ème siècle, occupé par les soldats de l’Islam, intégré au « Dar el Islam » et donc, dans leur système, territoire islamique pour toujours.

Tout se passe, en substance, comme si les Peuples du monde, inspirés par les Chrétiens et les Musulmans, réclamaient cette Terre minuscule qu’ils savent nôtre. Ceci est tellement énorme, et tellement actuel, qu’il va bien falloir un jour commencer à l’élucider.

Ces perversions de l’esprit ne sont pas le fruit du hasard mais bien le résultat des ambigüités à rechercher dans le secret de la naissance du Christianisme comme de la naissance de l’Islam. Le fait que ces deux civilisations aient puisé de nombreux thèmes dans la Tradition d’Israël, continue de poser à chacune d’elles des problèmes de type œdipien gravement refoulés. Ce refoulement ribote dans les inconscients collectifs et engendre souvent une dialectique attirance-rejet à l’égard d’Israël, irrationnelle et dangereuse.

Officiellement, depuis la Shoah, le massacre des Juifs d’Europe en 1939-1945, elles réprouvent la haine des Juifs, l’antisémitisme. Mais la définition de ce concept devient chez elles de plus en plus laxiste : tant que l’on ne charge pas les Juifs dans des wagons plombés vers des chambres à gaz, toutes les expressions et conduites discriminatoires à l’égard des Juifs et surtout de l’Etat juif seraient devenues légitimes et des millions d’hommes sont frappés de cécité face à leurs propres violations d’une morale élémentaire voire du simple bon sens. L’antijudaïsme chrétien et l’antijudaïsme musulman désormais se renforcent l’un l’autre, les outrances de nombreux pays arabes, et surtout des Arabes palestiniens, étant assurées de recevoir un écho favorable de la part des pays occidentaux dans la plupart des organisations internationales et surtout dans la presse réputée la plus « sérieuse ».

La délégitimation d’Israël est si massive qu’elle ne manque pas d’influencer certains Etats qui a priori n’ont rien à voir ni avec Israël, ni avec les ambigüités chrétiennes et musulmanes, mais aussi exerce ses ravages sur de nombreux Juifs en Diaspora, dont beaucoup s’éloignent de l’identité juive, et même sur certains Israéliens qui veulent se croire cosmopolites et rejettent souvent la Tradition d’Israël.

Disons tout de suite que se font jour de plus en plus clairement en Occident, mais surtout en Islam, de nouveaux courants, faibles encore, las de tous ces mensonges, et prêts à envisager sérieusement paix et reconnaissance réelles avec le Peuple Juif et sa souveraineté dans son pays.

La réalité stratégique du Proche-Orient et l’opposition Sunnites/Chiites au sein de l’Islam avec la montée de la puissance iranienne, d’une part, et le niveau technologique d’Israël, les capacités défensives en résultant, et la force de son armée, d’autre part, contribuent à l’éclosion de ces visions réalistes.

Toutefois, il ne sera pas possible de faire l’économie d’une franche explication avec le monde chrétien, avec le monde musulman, avec la Diaspora juive et avec la gauche israélienne qui a, le plus souvent, idéologiquement, partie liée avec l’Occident, pour remettre les pendules à l’heure et à tout le moins, modérer les torrents de haine qui, de nouveau, entourent l’espérance qui a nom Israël.

La « prétention « des Israéliens normaux et des Juifs normaux qui les soutiennent à travers le monde, à vivre en citoyens du monde égaux et souverains dans leur pays, berceau de leur civilisation ancienne, à l’abri et avec le droit élémentaire de résister et de contre-attaquer à des attaques de missiles, des menaces de destructions massives et des actes de terrorisme quasi quotidiens et de participer au développement de la civilisation humaine, avec un territoire défendable que lui reconnait le droit international réel, se voit systématiquement taxée, de fascisme, racisme, apartheid, militarisme, « occupation », ultra-droite, etc.., dans une inflation d’injures et des calomnies devenue insane.

Le Mont du Temple de Salomon à Jérusalem, lieu-phare de la mémoire et de l’espérance d’Israël est devenu le symbole même de la tentative de négation grossière des droits du Peuple Juif et de sa dépossession monstrueuse par l’Islam de plus en plus appuyée par l’Occident. Cette connivence du monde chrétien est catastrophique pour lui, puisqu’il en arrive à nier ses propres sources comme celles évoquant « Jésus chassant les marchands du Temple », qui au moins, confirme la présence en ce lieu du Temple du Roi Hébreu Salomon, attestée par ailleurs par mille preuves historiques, archéologiques et scientifiques.

Prétendre interdire la présence d’un Juif sur le Mont du Temple, parce qu’il est Juif, est une position raciste ignoble. Et prétendre interdire la présence d’un Ministre de l’Etat juif souverain sur le Mont du Temple, parce qu’elle matérialise la souveraineté juive sur ce lieu libéré depuis 1967, est une tentative réactionnaire vaine de nier la réalité et de faire marcher en arrière la roue de l’Histoire. Il ne faut pas confondre les aménagements consentis par Israël dans la gestion de ce lieu sensible avec les notables musulmans locaux et avec la diplomatie jordanienne et un abandon quelconque de souveraineté de la part de l’Etat d’Israël, quelques soient les interprétations abusives qu’en donnent le Roi de Jordanie et la presse mondiale.

Ce suivisme ancillaire ne peut qu’accélérer une chute morale et culturelle de l’Occident déjà préoccupante. La négation du passé du Peuple d’Israël dans sa capitale historique est l’archétype et le summum du prétendu révisionnisme historique. Ses conséquences pour l’Humanité entière sont incommensurables.

 

Léon Rozenbaum

2 Responses to Israël, le Mont du Temple et les Peuples

  1. SOYEUX dit :

    Merci Léon,
    Mais tu sais bien, à voir comment à certaines périodes l’esplanade du Kotel est devenue une espèce de Barnum, ce que serait devenu le Har HaBaït s’il était resté exclusivement sous l’autorité de l’état d’Israël avec des archéologues et des professeurs d’études bibliques « laïcs »
    La seule chose a faire à mon avis c’est de se renforcer dans l’étude et la tefila. Comme toujours. Nous sommes tous en état d’impureté, et j’écoute les rabbanim
    Amitiés

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