Redevenir fier d’être Franco-Israélien ?
Comme l’expliquait Manitou, M. Le Rabbin Léon Askenazi זצ »ל, le maître de plusieurs générations de Juifs de langue française, depuis les débuts de l’exil de Rome, les Hébreux étaient devenus des Juifs, c’est-à- dire que leur identité était indexée à celle des peuples-hôtes chez qui ces descendants des Hébreux avaient élu domicile. Ils étaient, disait Manitou, judéo-quelqu’un d’autre…
Les Juifs ayant abordé aux rivages de France ne faisaient pas exception, pas plus que les Juifs britanniques, américains, russes, turcs ou argentins et bien d’autres. Mais Manitou insistait sur le fait que cette adhésion aux nations-hôtes, en plus de l’identité hébraïque profonde, était bien réelle. Les Juifs adhéraient avec force et souvent enthousiasme à la nation qui les accueillait parfois depuis des générations.
Or, depuis bientôt un siècle et demi, des Juifs se rassemblent dans leur patrie historique où ils redeviennent des Hébreux. Ce processus n’est évidemment pas simple. Il est semé d’embûches, à l’intérieur avec des tensions et des reculs, comme à l’extérieur, puisque souvent les Nations, chacune à sa manière, ont du mal à accepter le retour spirituel et politique d’Israël dans le concert des affaires du monde.
Sans compter l’ambiguïté forcée de la situation des Juifs diasporiques face à ce procès historique par lequel le nom quasi clandestin d’Israël pendant dix-neuf siècles, éclate de nouveau dans le monde.
Cela remet en cause, surtout en Chrétienté et en Islam, les fondements mêmes de leurs « économies du salut ». En effet, après avoir phagocyté les sources hébraïques, chacune de ces civilisations, continue, depuis des siècles, à refouler leur parenté spirituelle avec leurs sources qu’elles voulaient « dépassées » et souvent honnies.
Beaucoup de ces ambigüités ont pris un tour paroxystique depuis le lancement de la « politique arabe » par Charles de Gaulle et l’embargo sur les armes achetées et payées par Israël, au moment même où ce petit pays, en 1967, faisait face à une agression génocidaire avouée par les armées arabes.
Le chantage arabe au pétrole subséquent, en 1973, a eu pour conséquence l’alignement de l’Europe entière sur cette trahison dont la honte ne semblait pas peser lourd face aux bénéfices mercantiles et d’influence politique escomptés.
Le fameux « dialogue euro-arabe » s’est alors très vite révélé un « Diktat » une domination à sens unique de la partie Arabe, qui imposait, en plus du lâchage d’Israël, une politique migratoire européenne qui a conduit à l’arrivée massive en Europe de millions de personnes le plus souvent non désireuses de s’assimiler à la culture des pays-hôtes, sans compter la prétendue « dette » culturelle de l’Europe aux pays d’Islam, largement fantasmée, mais avouée et signée sans sourciller par les puissances européennes.
Surtout depuis quarante ans, l’Occident tout entier s’est adonné au déni le plus absolu face aux dangers de la montée de l’Islam sur son sol. L’adulation de la « Palestine », vécue comme la négation même de la légitimité d’Israël, voire indûment, le symbole même de l’humanité souffrante, est devenue comme une seconde nature, alors même que les Arabes palestiniens pratiquaient toutes les formes extrêmes du terrorisme, de la ruse et des violations du droit de la guerre contre des Israéliens innocents.
Les sommets de cette négation de soi, ces dernière années, sont la trop fameuse affaire du « petit Mohamed » pitoyable mise en scène médiatique devenue légende musulmane diffusée gratuitement par la télévision française officielle et génératrice de meurtres, et les votes occidentaux à l’UNESCO prétendant, contre toute évidence historique, nier les liens entre les Hébreux et le Mont du Temple de Salomon à Jérusalem, celui- là même d’où Jésus chassa, d’après la geste chrétienne, les marchands du temple!
Voilà des années que des analystes, des observateurs, une minorité d’orientalistes, mettent en garde l’Occident et la France en particulier, contre cet aveuglement. De nombreux franco-israéliens, dont l’auteur de ces lignes, adjurent depuis très longtemps l’intelligentsia européenne de regarder enfin la réalité en face. Une rare maison d’édition française, « Les Provinciales » animée par Olivier Véron travaille depuis plusieurs années, en popularisant de nouveau la pensée de Pierre Boutang et celle de son disciple franco-israélien Michael Bar-Tzvi, à prendre le contre-pied de cette déréliction de soi, et surtout, tente de faire réassumer par l’Occident ses sources hébraïques.
Or, il semble bien que la constellation mise en place par les derniers développements du terrorisme islamique en France, l’ignominie particulière des égorgements rituels, l’opportunisme insupportable du dictateur turc qui s’attaque personnellement au Président de la République française, le chantage à la violence contre la France de parts importantes du monde islamique, fassent que la France comme Etat et comme Nation ne puisse pas continuer à avaler des couleuvres et temporiser davantage sans perdre la face.
Le déni des dangers d’une présence islamique massive sur sol français craque de toutes parts et déjà, contre toute attente, La France paraît en flèche dans sa réaction verbale au chantage, par comparaison aux autres pays européens.
L’on est en droit d’espérer que ce traumatisme sera de nature à une réévaluation complète en France et en Europe de la politique face à l’Islam et surtout à une meilleure compréhension de l’intérêt national d’Israël et de l’avantage que l’Europe retirerait de prendre le parti de la modération et de la paix entre Israël et les Etats du Golfe plutôt qu’un soutien aveugle et suicidaire aux bellicistes Arabes palestiniens.
Léon Rozenbaum
Tres bien !