Israël et les médias: Qui nuit à qui?

Dois-je faire un aveu personnel? J’ai mal vécu, à partir du début des années 1980, le déchaînement, dans les médias imprimés et électroniques — notamment européens —, de la partialité et de l’hostilité à l’égard de l’État d’Israël. Ce phénomène, s’étendant soudainement sur une vaste échelle, comprenait un certain nombre de caractéristiques remarquables: L’adoption d’un domaine lexical tendancieux (“Territoires occupés”, “Colonies”), l’usage de mensonges ou de mensonges par omission (L’attribution à Israël des crimes des Phalanges chrétiennes libanaises), le travestissement de la vérité (le passage sous silence du traité de San Remo), le détournement de sens (“Activistes” Palestiniens), etc.

Dois-je faire un aveu personnel? J’ai mal vécu, à partir du début des années 1980, le déchaînement, dans les médias imprimés et électroniques — notamment européens —, de la partialité et de l’hostilité à l’égard de l’État d’Israël. Ce phénomène, s’étendant soudainement sur une vaste échelle, comprenait un certain nombre de caractéristiques remarquables: L’adoption d’un domaine lexical tendancieux (“Territoires occupés”, “Colonies”), l’usage de mensonges ou de mensonges par omission (L’attribution à Israël des crimes des Phalanges chrétiennes libanaises), le travestissement de la vérité (le passage sous silence du traité de San Remo), le détournement de sens (“Activistes” Palestiniens), etc. Je me souviens d’avoir écrit pour le Jerusalem Post (était-ce en 1989?) une intervention décriant le travestissement criant de la réalité paru dans un article du New York Times, signe que le phénomène n’était pas exclusivement européen. Je sais que cette tendance a été cause d’aigreur pour un grand nombre de Juifs et d’amis d’Israël, et pas seulement à cause de sympathies particulières: Nous sentions bien, même confusément, qu’elle mettait en lumière un abandon de valeurs fondamentales, qui étaient la base et le foyer de tout ce qui, croyions-nous, servait de base commune à la construction d’une humanité de justice et de vérité, fraternelle et solidaire. À l’époque j’avais dit: “Ceux qui travestissent la vérité, qui déforment la réalité, croient desservir l’État d’Israël, mais c’est en fait eux-mêmes qu’ils desservent!”. Mais aussi: “On commence à mentir sur Israël, mais ensuite on ne s’arrête plus …”.

Il est intéressant d’observer la situation des sociétés qui ont laissé s’installer une culture du mensonge: Le champ des idées s’est trouvé volontairement limité (“Political Correctness”), réduisant du même coup le domaine du débat public légitime. Des administrations non-élues (Bruxelles et l’Union Européenne) ont pris le pas sur des institutions démocratiques, allant jusqu’à ignorer — voire contrevenir à — des décisions souveraines des peuples (Rejets de la Constitution Européenne, rejet de l’accord avec l’Ukraine, peut-être même Brexit). La Vérité et la Morale ont été reléguées au rang d’opinions ou de cultures (relativisme), les sujets dérangeants (comme l’immigration) ont été balayés, renommés (“les Jeunes”) ou abandonnés à des groupes ou des partis sur les franges de la société. Finissons par l’Éducation, dont le rôle a été réduit à un simple garant de la paix sociale, conduisant finalement au fameux “effet Flynn négatif”, suspecté depuis un moment dans beaucoup de sociétés occidentales et récemment mesuré dans la société française (une brusque baisse de près de quatre points du Quotient Intellectuel moyen au cours de la décennie). Il n’est guère surprenant que les rares sursauts des populations se tournent vers des populismes plus ou moins extrêmes, ne produisant que des programmes irréalisables et des outrances verbales.

Il est encore trop tôt pour dire si cette évolution est irréversible, ou bien si le déclin pourra être endigué ou même arrêté. Mais il est clair que tout comme l’attitude à l’égard d’Israël n’a été que le signe précurseur de la déchéance intellectuelle, de même aucun redressement ne sera possible dans ces sociétés sans commencer par reconnaître et proclamer le bon droit de l’État d’Israël.

Dani ROZENBAUM

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