Les enjeux de pouvoir en Israël
La gauche israélienne ne parvient pas à réaliser qu’elle ne reprendra jamais le pouvoir. La catastrophe des accords d’Oslo l’a définitivement disqualifiée. Contrairement à ce que voudrait laisser croire une campagne sournoise actuelle des principaux médias, l’affaire de l’assassinat de Rabin est loin d’être réglée 24 ans après. La réalisation d’un film lénifiant sur le sujet tente de colmater les énormes brèches de la version officielle et les commentateurs patentés essaient de jeter le discrédit sur tous ceux qui expriment sur elle des doutes légitimes.
Les accords d’Oslo ont non seulement coûté la vie à des centaines d’Israéliens innocents, ont estropié des milliers d’autres mais en outre la politique de Rabin et Peres a constitué une série d’atteintes principielles à la trame même de l’Histoire Juive et à la démocratie israélienne, sans compter, par la réhabilitation d’Arafat, la folle justification du terrorisme comme méthode partout dans le monde. La violation massive des libertés publiques à cette occasion par des gens qui n’ont soi-disant que le respect de la loi à la bouche, constitue une cocasserie tragique.
Ce qui est frappant dans le discours public de Ganz, c’est précisément l’emploi des thèmes éculés de cette frange de la société israélienne tellement éloignée de la culture juive qu’elle se prend pour un modèle de laïcité alors même que la Nation qui a inventé le concept, la France de la troisième république, est aux prises en ce moment même, à l’effondrement de cette fiction intellectuelle, ruinée dans son principe pendant la collaboration à la Shoah par une majorité de Français, et définitivement par la montée irrésistible de l’Islam européen.
L’actif de Netanyahou après une décennie à la tête de l’Etat est absolument considérable. La bonne tenue de l’économie nationale, l’usage limité de la force, les diverses percées diplomatiques vers l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du sud, le maintien d’un taux d’inventivité exceptionnel, le statut incontestable de puissance régionale reconnu par tous les protagonistes au Proche-Orient et ailleurs, tout cela est largement le fait du Premier-Ministre sortant. Les mauvais procès qui lui sont faits sont largement le résultat de haines inassouvies d’activistes « laïques » bornés et frustrés exploitant honteusement leurs positions officielles dans la magistrature, au parquet et dans la presse. Il est très probable qu’ils s’avèrent bientôt pour ce qu’ils sont, des tempêtes dans un verre d’eau gonflées à dessein par une presse complice.
Il est étonnant de constater la concomitance de crises de la démocratie dans différent Etats qui brillaient jusqu’à présent par leur stabilité: la Grande-Bretagne, l’Italie, Israël, l’Espagne, dans une moindre mesure, la France avec la crise des gilets jaunes.
En dernière analyse, le choix en Israël est soit la conservation du lien entre l’Etat et la Tradition Juive, soit la coupure entre les deux. Or le modèle de la coupure, de la « laïcité » se trouve tellement battu en brèche partout qu’il a peu de chance de séduire la majorité du Peuple qui réside à Sion. En tout cas il importe que les électeurs aient bien compris les enjeux véritables.
Léon Rozenbaum
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