La complaisance au mensonge

Dans les années 50 et 60 du vingtième siècle, en tout cas, à l’école, l’aventure de la découverte du monde était encore un défi magique. Les « 75 aventures vécues » d’un livre très célèbre en ce temps-là, nous paraissaient, à nous les jeunes élèves, le modèle même d’une vie à suivre. Le contact scout avec la nature, l’effort et la responsabilité ne pouvait que renforcer notre enthousiasme.
L’an 2000 semblait l’Eldorado lointain d’une humanité à la fois technologique et apaisée. Mais du moins la division des humains en Nations n’était pas perçue comme une incongruité ou quelque chose dont il aurait fallu avoir honte. D’ailleurs, nombreux étaient encore les peuples qui attendaient leur indépendance ou qui venaient juste d’accéder ou de renouer avec la souveraineté après une longue période coloniale.

Soixante ans plus tard, tout se passe comme si le post-modernisme venait jeter un galimatias de concepts  futiles dans la mare d’un monde déboussolé. Que l’on n’imagine pas l’auteur de ces lignes simplement nostalgique. Si l’approfondissement de mon identité juive dans l’immédiat après Shoah m’a conduit à choisir Israël, c’est aussi parce que la découverte progressive de la collaboration de larges secteurs de la société française avec les nazis avait pour moi jeté une lumière crue et cruelle sur les mythes et les mensonges qui avaient accompagné ma formation française.

Mais ceux qui se font simplement du souci pour l’avenir du monde et celui de l’Europe et de la France en particulier, ne peuvent pas se taire. Que le nouveau président français ait pu déclarer, il y a quelque jours qu' »il n’y a pas de culture française » pour payer son écot au multiculturalisme devant un auditoire majoritairement musulman, et jouir d’un soutien inouï de l’appareil politico-médiatique après une telle déclaration, on croit rêver. Mais c’est un cauchemar!

Voilà des années que les Juifs d’Israël et de Diaspora luttent contre la désinformation, les calomnies et les mensonges à propos de l’Etat juif souverain. Mais la complaisance au mensonge qui avait commencé à propos d’Israël, est devenue comme une seconde nature de l’Occident tout entier et frappe désormais, en boomerang les Etats les plus développés et, en paroles, les plus attachés au droit, aux libertés et à la vérité. Puisque les politiques ont trahi, puisque les journalistes ont trahi, il ne reste plus que les peuples.

La civilisation islamique qui monte à l’assaut de l’Occident n’est pas compatible avec la liberté telle que définie par la tradition européenne et américaine. Le croire et le faire croire est suicidaire. En Israël, et il suffit de s’y promener avec les yeux ouverts, nous avons du respect pour l’Islam et les Musulmans. Mais nous exigeons d’eux le respect de nos droits en tant que peuple, en tant que foi et en tant que société qui a adopté l’essentiel des principes de libertés publiques de l’Occident. Continuer à nous vouer aux gémonies pour notre volonté de vivre, n’est pas, de la part de l’Occident ce qu’il y a de plus intelligent à faire.

Léon ROZENBAUM

One Response to La complaisance au mensonge

  1. E. O. LOTHIR dit :

    Analyse juste qui retrace une dégradation continue, depuis l’après guerre. Cette destruction de la culture française au profit d’une islamisation dangereuse reste un phénomène sous estimé par les medias et le monde politique. L’auteur de l’article sous estime lui aussi l’ampleur de ce qu’il décrit. Bravo quand même !!!

Répondre à E. O. LOTHIR Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *