Politiciens au rencart

On se souvient de l’expression méprisante qu’avait employée Charles de Gaulle lors des événements de Mai 1968 à l’égard de Mendès-France qui s’était joint à une manifestation au stade Charléty durant ces désordres. Or, il y a quelque chose de frappant à constater que ce sont précisément deux dirigeants « au rencart », politiquement affaiblis et en fin de parcours après une série d’échecs patents dans leurs pays, Obama et Hollande, qui croient chacun pouvoir s’acheter une résurrection politique, voire une « doctrine » en se déchaînant et entraînant avec eux l’Occident contre Israël.

Tout se passe comme si les frustrations de chacun de ces deux hommes politiques parvenus au faîte des honneurs dans leurs pays mais déconsidérés par chacun de leurs peuples en raison de leurs erreurs, ne trouvaient qu’un seul exutoire, un seul bouc émissaire: l’Etat d’Israël et le Peuple Juif.

La longue litanie du Secrétaire d’Etat américain John Kerry, téléguidée par Obama, pour tenter d’expliquer qu’il faudrait « sauver Israël de lui-même » sachant mieux que les principaux intéressés où est leur intérêt, et où serait la justice, tout en se fondant sur des prémisses historiques et juridiques falsifiées, ne parvient pas à dissimuler la haine qui informe sa démarche toute entière. Depuis quand d’autre part, les représentants des Etats membres du conseil de sécurité des Nations-Unies applaudissent-ils après un vote qui viole le droit et vise un Etat particulièrement ? Il règne sur cette manœuvre une odeur fétide de mépris des Juifs.

Quant à la « conférence de la paix » par laquelle Hollande convoque 70 nations pour prétendre dicter à Israël l’étendue de son territoire  et le déclarer « occupant » chez lui, au mépris du droit international public réel et d’ailleurs du droit français positif selon la jurisprudence de la Cour d’Appel de Versailles de 2012, elle vient souligner l’outrecuidance d’un dirigeant déconsidéré qui s’imagine pouvoir redorer son blason sur le dos des Juifs, une constante enfouie dans l’inconscient occidental qui reparaît pourtant dans les temps de crise.

Mais cette crise, en Terre d’Israël, n’existe pas! Alors que l’Islam met à feu et à sang le Proche-Orient arabe et déstabilise l’Europe, dans l’indifférence et l’impuissance de l’Occident, le conflit entre Israël et les Arabes palestiniens reste de basse intensité et n’est précisément entretenu que par la folie de certains Occidentaux qui confortent ces derniers dans leur refus total de reconnaître la légitimité de la souveraineté juive dans son pays.

Les spécialistes militaires savent que personne ne pourra imposer à l’Etat d’Israël de reculer sur une frontière à laquelle il n’aura pas consenti. A quoi sert donc toute cette vaine agitation? Mettre Israël au ban des nations serait le grand-œuvre de ces deux « loosers »?

Tout se passe comme si deux conceptions du monde et de la politique allaient s’affronter en Occident désormais non plus à fleuret moucheté mais à poings nus: les tenants du post-modernisme ennemis de l’identité, de l’Histoire et des frontières, face aux Peuples qui en ont assez de ces rêves destructeurs. Que le Peuple d’Israël qui a su se rétablir dans sa patrie après dix-neuf siècles d’exil et d’abaissement soit au cœur du débat n’est pas surprenant. Son enracinement historique, géographique et sa foi en un D.ieu unique font de lui une sorte de boussole du monde.

Jamais un tel abîme n’a été perceptible à la tête de la principale puissance mondiale, les USA, entre un président sortant et son successeur. Malgré tous les dangers, on est en droit d’espérer du côté d’Israël que la page du post-modernisme soit rapidement tournée et que s’impose aux yeux de tous le respect de ses droits historiques.

Léon ROZENBAUM

 

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